La Birmanie appartient à ceux qui se lèvent tôt !
Nous nous levons à 4 heures pour partir à l’aéroport sans savoir que cette heure matinale allait augurer du rythme à tenir durant les trois prochaines semaines. Ce vol, que nous attendions tant, nous emmènera au mystérieux Myanmar, pays mieux connu sous son ancien nom de Birmanie.
Nous avons beau être partis en avance, nous avons dû courir pour rejoindre à temps notre porte d’embarquement. C’était moins une !
Quand nous arrivons à Rangoon (Yangon) nous sommes surpris par la modernité de l’aéroport, pourtant de petite taille. Nous larguons en vitesse nos bagages a l’hôtel, le temps de prendre une douche et partons a la découverte de la ville. L’ambiance est chaleureuse, les birmans sont accueillants et souriants. Les façades coloniales décrépites et les vieilles voitures nous donnent l’impression d’être dans les années 70. Nos plus anci… vénérables lecteurs reconnaitront peut-être ces modèles avec les rétroviseurs situés tout à fait à l’avant du capot…
Très rapidement, nous avons besoin d’argent, et ici, ce n’est pas le point le plus simple ! La ville ne dispose pas de distributeurs automatiques et les banques proposent un taux de change aberrant (deux fois moins que le taux réel). La seule solution consiste à se rendre au marché et changer au black auprès des bijoutiers. Ce que nous ne savons pas c’est que les changeurs ne possèdent pas de coupures de plus de 1000 kyats (1 euro) et comme il est difficile (et onéreux) de changer en dehors de Yangon, nous devons prévoir pour la durée entière du séjour et nous retrouvons avec d’énormes liasses dans les mains. Cela nous rend hilares et puériles et nous nous imaginons comme l’oncle Picsou en train de sauter dans nos montagnes de billets. Mais, trêve de plaisanteries, pour rentrer à l’hôtel, nous devons remplir le sac à dos !
Le lendemain matin nous sommes d’attaque, prêts à continuer nos découvertes. Nous prenons un taxi pour nous rendre a la paya Chaukhtagyi. Elle abrite un colossal Bouddha couché figurant parmi les plus beaux du Myanmar. Il est extrêmement bien proportionné et ses traits sont particulièrement fins. Ses yeux, réalisés par une verrerie de la ville, lui donnent un regard hypnotique. Enfin, sa couronne est incrustée de diamants et de pierres précieuses. Un peu plus loin nous pénétrons dans un second temple. Nous y faisons la connaissance d’un vieux monsieur qui nous propose de visiter le monastère. 600 moines y vivent, chiffre qui peut paraitre important mais qui en réalité ne l’est pas. En effet avant les manifestations de 2007, ils étaient deux fois plus nombreux, mais chassés par les autorités, beaucoup ont préféré retourner à la vie laïque. Certains bâtiments du monastère, datant probablement de l’époque coloniale, sont remarquables bien que très endommagés faute d’entretien, mais c’est justement ce qui fait leur charme. Partout dans Rangoon nous pouvons observer ce genre de façades verdies par les moussons successives. Apres avoir remercie notre prolifique guide, nous continuons notre chemin pour nous rendre au parc royal. Un immense lac naturel au cœur de la ville. Nous y promenons longuement car les jardins sont magnifiquement paysagés. A l’autre bout du lac, apparait, miroitant au soleil, la réplique d’une ancienne barge royale, symbole d’une Junte militaire aux ambitions pharaoniques… Immense et dorée, on dirait un temple majestueux posé sur l’eau.
Nous finissons tranquillement cette journée en marchant dans les rues faussement agitées de la ville avant de partir prendre le bus de nuit qui doit nous conduire à Mandalay.
Apres deux pannes (suspension cassée) nous ayant immobilisées longuement, nous sommes arrivés au petit matin transits de froid (satané bus climatisé) à Mandalay. Cette ville ne fait que confirmer nos soupçons, les logements pourtant inconfortables et vétustes sont hors de prix dans ce pays. Il faudra faire avec ! Pour se familiariser avec une nouvelle ville rien de mieux que d’entreprendre une marche. Guidés par notre Lonely Planet, nous découvrons de nombreux temples où les habitants se montrent très amicaux. Partout où nous passons ils nous saluent et nous sourient. Nous visitons également le marché et ses ruelles adjacentes qui grouillent d’activité et d’échoppes. En fin de journée, nous rejoignons la colline de Mandalay. Un temple à son sommet surplombe la ville offrant un panorama idéal pour observer le coucher du soleil. Pour s’y rendre il faut parcourir un long dédale de marches, dont l’ascension est rythmée par un nombre important de petites pagodes. Un moine décide de nous accompagner. Il souhaite discuter avec nous pour pratiquer son anglais. Mais loin d’échanger des vues sur les contraintes de la vie monacale ou les bienfaits d’une retraite méditative, c’est bel et bien sur le … football que le moine veut nous entretenir ! En effet, ce soir se joue le match phare entre les clubs anglais de Manchester United et de Manchester City. A voix basse, il nous avouera avoir parié de l’argent sur son équipe favorite (Manchester United). Quand Julien lui demande ironiquement si cela est en accord avec sa religion, il baisse une nouvelle fois la voix et nous dit « chut, il ne faut pas que Bouddha le sache ! ». Les birmans sont décidément très surprenants.
Le jour suivant nous organisons une visite aux alentours et nous proposons à deux autres voyageurs – une allemande et un anglais- de se joindre à nous pour partager les frais. Première visite, la fabrique de feuilles d’or. Les Birmans (mais aussi les Bouddhistes d’une manière générale) les utilisent en preuve de leur fois à Bouddha et les collent sur les statues et divers hôtels religieux. Elles sont entièrement faites à la main à partir de petits lingots d’or et nécessitent que l’on frappe dessus pour les affiner durant de longues heures. Munies de nos précieuses feuilles, nous partons mettre en application les rudiments du bouddhisme que nous avons appris à la Paya Mahamouni. En pénétrant dans ce temple, la ferveur religieuse est palpable, mais malheureusement pour moi le Bouddha doré en son centre ne peut être approché que par les hommes. C’est donc Julien qui se chargera d’y déposer la petite feuille blonde. Nous poursuivons par la colline de Sagaing ou il faut gravir de nombreuses marches (un peu comme celle de Mandalay) mais une fois arrivé au sommet, nous nous apercevons que partout autour s’élèvent de nombreux temples reliés entre eux par un réseau de marche qu’une journée ne suffirait pas à parcourir entièrement ! L’après midi continue par le site d’Inwa, connu pour ses temples du XIVème siècle. Ils sont tous de structures et d’architectures différentes, chacun a sa particularité et nous sommes émerveillés. Entre autres, nous visitons, en calèche !, un très ancien stupa conique en brique, un temple en tek magnifique réalisé avec le bois de 600 arbres (probablement le plus grand temple en tek du monde…) et flottant à 18 mètres de haut grâce a 267 piliers de tek, une tour penchée et un sublime monastère aux lignes tarabiscotées. Enfin clou, de cette journée au programme bien chargée, le pont d’U Bein, le plus célèbre pont du Myanmar, le plus long pont du monde (décidément !) réalisé en tek. Il mesure 1,2 km de long et sa forme est incurvée. C’est le coucher du soleil, la foule se presse dessus car bon nombre de villageois l’emprunte pour rentrer chez eux. Nous prenons un bateau pour profiter de cette vue exceptionnelle depuis la rivière.
Nous rejoignons Mandalay alors qu’il fait déjà nuit noire. Nous devons nous reposer car nous devons nous lever à 4 heures du matin (argh !!!!) pour prendre le bus.
Julien essaie le Thanaka
Dans la tour penchee
Visite d'Inwa en calèche