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Exaltations et pérégrinations asiatiques

Chroniques birmanes

9 Mars 2011, 22:04pm

Publié par Aurélie et Julien

P1110162Nous avons dû une nouvelle fois nous lever  à  4 heures du matin pour prendre le bus. 8 heures de route, parfait pour une journée romantique en ce jour de la St valentin. Le trajet est long et inconfortable mais nous sommes habitués et le temps passe vite. Nous arrivons à Hsipaw en début d’après-midi.

Au premier abord l’on pourrait croire qu’il n’y a rien à faire dans cette bourgade tranquille, mais c’est le point de départ idéal pour organiser un trek à la rencontre des ethnies qui vivent dans les montagnes. Pour un premier contact avec cette petite ville, nous partons balader avant que la nuit ne tombe. Au détour d’une ruelle, deux hommes engagent la conversation. Ils nous posent beaucoup de questions sur la France n’évoquant qu’a demi –mot les problèmes politiques de leur pays. On sent que c’est un sujet délicat et par respect et pour ne pas leur faire encourir des risques inutiles, nous nous refusons à leur en demander davantage. Nous restons avec eux jusqu'à ce que l’obscurité nous pousse à rentrer, ils nous servent en guise d’adieux une bonne rasade d’un alcool que produit l’un des deux hommes. Petite anecdote, alors que nous discutions une vieille dame est venue se joindre a nous. Bien qu’elle ne parle pas anglais, elle semble très intriguée. Dans un geste affectueux, elle sort de ses poches des bonbons qu’elle fourre entre nos main. Adorable ! Les mamies sont bien toutes les mêmes.

P1100916A notre réveil le lendemain, l’air est encore froid. Nous nous installons sur la terrasse pour prendre le petit déjeuner en attendant que les premiers rayons de soleil viennent nous réchauffer. Nous avons sympathisé la veille avec deux couples de suisses en voyage en Asie (pour un an tout comme nous) et nous décidons de partir en moto tous ensemble.

Il fait beau et la route est agréable. Nous nous arrêtons sur le chemin pour découvrir villages et cascades. L’étape suivante doit nous conduire à des sources chaudes. A part une vague carte nous disposons d’un nom « Nam Ou ». Les birmans nous indique tous la même direction mais après plus d’une heure sur une piste impraticable qui ne semble mener à rien nous sommes tous d’accord sur un point : nous sommes bel et bien perdu ! Peu importe, nous continuons et finissons par atteindre un village. Si nous sommes enthousiastes d’être arrivés quelque part, on ne peut pas en dire autant des habitants. Plus que froid, ils nous apparaissent presque hostile. Il faut rappeler qu’en 2005 la junte avait fait des rafles punitives dans la région à l’encontre des gens ayant eu des contacts avec des étrangers. Une jeune femme s’avance pour tenter (elle ne parle pas anglais) de communiquer avec nous. Nous comprenons rapidement que nous n’avons pas d’autre issue que de rebrousser chemin et vu comme le terrain est accidenté nous ne sommes que peu motivés, de plus la faim commence  sérieusement à se faire ressentir.

Comme nous sommes devant ce qui semble être un magasin, nous demandons à la jeune fille s’il est possible d’acheter quelque chose à manger. Elle refuse sèchement. Etonnés, nous nous préparons à partir quand tout à coup elle nous propose gentiment de nous offrir du riz. Il n’en fallait pas davantage pour nous faire sauter de joie. Nous la suivons jusqu'à une grande maison où nous sommes invités à nous installer sur la terrasse. Quelques habitants sont là, mais petit à petit tout le village arrive et rapidement la terrasse se trouve pleine a craquer ! Nous dégustons la traditionnelle salade de feuilles de thé accompagnée de graines grillées salées. Excellent ! Tout a coup, on nous propose de nous installer à l’intérieur pour passer à table. Nous ne nous attendions pas à cela : le couvert est mis et au centre nous attend un festin ! Les plats fumants dégagent des odeurs subtiles et des parfums délicats. Nos papilles s’éveillent. Tout le village est là pour nous regarder manger. Nous rions et échangeons des regards complices avec les villageois. Ils n’ont pas du voir beaucoup de touristes avant nous !

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           Presse de jus de canne a sucre

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P1100943Le lendemain nous sommes de nouveau sur les routes mais ce coup-ci, à pied ! C’est parti pour deux jours de trek. Trek est un bien grand mot, la marche n’était pas si difficile, il nous aura fallut 5 heures pour rejoindre le village dans lequel nous avons passé la nuit. Nous traversons différents villages où les paysages ont étés modelés par l’homme avant d’arriver aux montagnes. Malheureusement la forêt que nous sommes sensés traverser ressemble davantage à un paysage de désolation. Déforestation oblige, tout a été rasé. Images tragiques que je préférerais oublier mais qui est tellement symbolique du monde consumériste dans lequel nous vivons. Il est tellement a la mode de posséder une table en tek dans son salon.

La région que nous visitons appartient a l’ethnie des Shan et le village de 600 âmes, qui nous accueille, est particulièrement beau. Les habitants, a la fois chaleureux et étonnés, nous regardent avec curiosité. Les enfants, eux, se précipitent pour nous dire bonjour et se faire photographier, cependant les tout-petits sont effrayés et nous occasionnons un véritable concerto de pleurs dans le village.

Nous nous installons dans la maison attenante a celle du chef dans une demeure modeste mais chaleureuse. La maitresse de maison s’avère être un vrai cordon bleu et nous faisons des découvertes culinaires hors du commun : soupes aux feuilles de banian, mijoté de feuilles de taro, pâtes de soja séchées, etc.… Délicieux !

Après le diner, nous dégustons un peu de lao-lao (pour raviver les souvenirs) et rejoignons quelques villageois autours d’un karaoké. En chemin, nous nous arrêtons acheter quelques bières. Quand nous ouvrons la porte de la maison, nous découvrons une scène exceptionnelle. Tout le village s’agglutine dans la pièce autours d’un poste de télévision. Nous repartons discrètement. Le karaoké a également lieu dans une maison. Malgré la barrière de la langue, la convivialité et la bonne humeur s’installent rapidement et nous nous amusons énormément.

Quand nous repartons au petit matin, nous contemplons une dernière fois le village, ses maisons de bois et ses jardins fleuris. Quelques heures nous suffisent pour rejoindre Hsipaw.

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P1110035Le lendemain, il nous faudra près de 17 heures pour rejoindre Bagan en bus, dans l’inconfort le plus total. Partis bien avant le lever du jour, nous sommes arrivés bien après le coucher du soleil. A cette heure là nous n’avons pas eu beaucoup de choix au niveau des hôtels et nous avons décroché la palme ! Mais enfin, nous nous en accommoderons bien quelques jours.

Après un sommeil reconstructeur bien nécessaire au vue des nuits précédentes, nous nous levons tout de même tôt ce matin là, prêt à enfourcher nos vélos pour découvrir le site. A mesure que nous avançons nous nous apercevons de l’étendue et de la splendeur de Bagan. Ce site n’a pas a pâlir devant Angkor Wat. Si les temples ne peuvent rivaliser par leur grandeur, ils le peuvent cependant par leur nombre. A l’infini s’alignent les stupas de toutes tailles, des plus modestes en briques aux plus fastueux recouverts d’or. Il y a plus de temples en ces lieux qu’il n’y a de cathédrales médiévales dans toute l’Europe ! Plus de 4400 temples regroupés sur 68 km2.

Nous pédalons tranquillement sous un soleil de plomb à la découverte de toutes ces merveilles. Et, contrairement à ce que nous pensions, nous sommes loin d’être envahis par les touristes. Dès que le soleil se met à décliner, nous grimpons sur l’un des plus hauts temples de Bagan. Arrivés au sommet, nous n’en croyons pas nos yeux. Le spectacle est fascinant. Sur le chemin du retour le pneu arrière de mon vélo crève. Nous sommes de vrais chats noirs avec les pneus qu’ils soient de vélo, de moto ou de bus, je ne compte plus les incidents. Mais nous en avons l’habitude et il en faut davantage pour éprouver notre patience. Apres une seconde journée sur le site, il est temps de quitter la sublime Bagan. Nous mettons le réveil a 3h30 pour prendre le bus qui doit nous conduire au lac Inle. Qui a dit que nous étions en vacances ?

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M
<br /> ça fait trop bizarre de retrouver autant de détails vécus sur la toile :-) C'était trois magnifiques journées, riches en rencontres et inoubliables.<br /> Bise à vous deux<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Magique Birmanie, de très belles photos et un beau récit !<br /> <br /> un petit article<br /> http://www.planete-elea.com/article-aurelie-julien-en-birmanie-inconnue-69230589.html<br /> <br /> Bonne continuation :)<br /> <br /> amicalement<br /> Willy<br /> <br /> <br />
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